Numéro 2024_34

Mpox : c’est grave, docteur ?

La variole humaine a disparu en 1977 grâce à la vaccination. Ce vaccin protège à 80% des virus de la même famille, comme le virus Mpox (M : Monkey, singe, pox : variole). Un vaccin spécifique antiMpox est aussi disponible.

Le virus Mpox a été isolé pour la première fois en 1958, dans une colonie de singes à Copenhague, d’où son nom.
Il touche surtout les rongeurs et circule essentiellement en Afrique de l’Ouest (« clade1 ») et en Afrique Centrale (« clade2 »). Le virus circulant en Europe provient du clade 2, impliqué dans l’épidémie du Nigéria.

Est-ce mortel ? Pas souvent : moins de 2 fois sur 1 000. Entre le 1er janvier 2022 et le 19 juin 2023, 87972 cas et 147 décès ont été recensés dans le monde, soit un décès dans 0,17% des cas.
La plupart du temps, la maladie guérit spontanément sans complication grave.

Comment l’attrape-t-on ? soit par contact direct avec des animaux infectés, soit par contact (notamment sexuel) avec les lésions de peau liées à la maladie ou les fluides biologiques des malades, soit encore de façon indirecte, via des matériaux contaminés (comme la literie ou les surfaces) et peut-être aussi via les gouttelettes respiratoires d’une personne infectée.

Peut-on s’en protéger ? Oui, en évitant le contact avec des animaux ou des humains infectés, ou en étant vacciné.

Que provoque la maladie ? 15 jours après la contamination, fièvre, courbatures et maux de tête pendant 4 jours. Puis, petits boutons très contagieux (paume des mains, plante des pieds), qui finissent par former des croûtes au bout de 2 à 4 semaines.

Existe-t-il un traitement ? Oui. En cas de complication, il existe un antiviral spécifique (le tecovirimat).

Source : Institut Pasteur, https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/mpox-variole-du-singe

Clade

Preuve que la virologie fait des progrès extraordinaires.

Dans la première moitié du XXème siècle, on a appris à identifier les virus et à les classer en grandes familles.

Dans la seconde moitié du XXème siècle, les virologues ont suivi de mieux en mieux et de plus en plus vite les mutations de ces virus. Ils ont ainsi déterminé les « variants » d’un même virus et compris comment ces variants parvenaient à déclencher des épidémies en déjouant les défenses immunitaires.
Le suivi des épidémies de grippe a joué un rôle majeur dans cette évolution de la virologie, car le virus de la grippe est particulièrement doué pour muter.

Depuis le début du XXIème siècle, grâce à la généralisation de l’analyse des gènes et des protéines virales (« séquençage », « polymerase chain reaction – PCR »), les virologues peuvent suivre en détail l’évolution des mutations virales et comparer les gènes d’une population de virus d’un même type.
Après avoir compté le nombre et la nature des différences (« mutations »), ils utilisent un outil mathématique de classification pour obtenir une arborescence : les virus peu différents sont sur un même rameau, plus le nombre de différences augmente, plus les rameaux sont éloignés.
« Clade » désigne une branche de l’arborescence.

Source : Open Rome

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